Sylvain VILLARET

Ayant suivi un cursus en STAPS (Dijon, Montpellier, Lyon), j’ai été initié à la recherche par l’historien Jean-Michel Delaplace (Université Montpellier 1, STAPS), spécialiste de G. Hébert et de l’histoire de l’éducation physique. Mes premiers travaux concernaient ainsi l’histoire de l’hébertisme, avec comme point de départ l’éducation physique féminine. C’est par ce biais que j’ai découvert le phénomène naturiste et y ait consacré ma thèse de doctorat sous la co-direction du Pr. P. Arnaud (Université Lyon 1, STAPS) et de J.-M. Delaplace. Plus précisément, mon sujet portait sur l’histoire du naturisme en lien avec les éducations corporelles sur une période allant du XIXe siècle au mitan du XXe siècle. Selon une perspective culturelle et sociale, il s’agissait d’appréhender l’évolution du phénomène naturiste au travers de ses acteurs, de ses structures, de ses pratiques et usages, des sensibilités qu’il révélait, mais aussi de ses courants d’idées. Il convenait d’envisager ainsi la richesse et la diversité des projets de réformes qui le portaient. La matrice sanitaire du naturisme m’a conduit à investiguer tout particulièrement l’histoire de la médecine, des pratiques de santé en lien avec la nature. L’enjeu poursuivi consistait à précisément étudier les pratiques corporelles présentes dans ses diverses formes, organisations. La question de leur spécificité, de leurs significations, comme du rôle qui leur était confié était centrale. Cette réflexion m’a permis d'apprécier le rôle moteur des activités physiques et les sports ont joué dans l'essor de ces mouvements et dans leur transformation. Sur un autre versant, et en suivant le fil des influences réciproques, il a pu être mis en lumière l’importance qu’a eue le naturisme dans l'évolution des propositions d'éducation physique et sportive dans les secteurs privé et public, tant sur le plan des conceptions, des représentations (de la nature, de la santé, de la force, …) que des pratiques. L’analyse des processus de diffusion et d'appropriation des thèmes naturistes dans le champ de l'éducation physique et des sports a été donc été privilégiée. D'une façon plus générale, l'intérêt de ce travail a été d’identifier les concrétisations éducatives et sociopolitiques du naturisme avec une mise en perspective européenne. A cette occasion, je me suis attaché à l’étude du mouvement pour l’éducation en plein air et, dans une moindre mesure, à celui de l’éducation nouvelle, l’un et l’autre entretenant des liens étroits – voire consubstantiels – avec le naturisme. La thèse soutenue en 2001 face à un jury composé d’historiens STAPS (Prs. P. Arnaud, T. Terret, G. Andrieu, J-M. Delaplace) et d’historiens de la 22e section (Prs A. Corbin, Y. Lequin) a obtenu les félicitations du jury à l’unanimité. A partir de cette assise, mes recherches se sont structurées autour de différents axes, thématiques relatifs à l’histoire du corps. Elles se sont déployées au sein de laboratoires STAPS et d’histoire. Lors de l’année 2003, ma nomination en tant que MCF au sein de Le Mans Université s’est accompagnée de mon intégration au sein du laboratoire local, pluridisciplinaire : le LAPS (Laboratoire des activités physiques et sportives). La disparition du LAPS m’a conduit ensuite à participer à la création du laboratoire VIPS (Violence, Identité, Politique, Sports, EA4636, Rennes / Le Mans) sur l’année 2010-2011 et à y demeurer membre jusqu’en 2019. A cette date, au regard de mes thématiques de recherches, de mes multiples collaboration avec des historiens de ce laboratoire (Pr. C. Bard (Université d’Angers, Pr. H. Guillemain (Le Mans Université)), j’ai souhaité intégré le laboratoire d’histoire TEMOS (UMR 9016 CNRS) en tant que chercheur titulaire, ce qui a été accepté en juillet 2019. Outre les publications (5 ouvrages), mon investissement dans la recherche s’est traduit au travers de l’animation du séminaire du VIPS (2011-2014), et dans l’organisation de nombreux colloques, journées d’études, workshop et séminaires, de dimensions locales comme internationales. J’ai été également amené à participer à plusieurs projets de recherche (GEDI 2014-2018, DEMOS (2017-2018)), en tant que membre co-responsable d’un axe et à déposer, dernièrement un projet (AAP MSH) en tant que porteur principal (projet TRANS, 2019-2020), qui a été retenu en décembre 2019. Au final, si la formation scientifique reçue, en particulier au sein du laboratoire du CRIS de Lyon et mes premiers travaux me définissaient en tant qu’historien du sport et de l’éducation physique, mes objets de recherche et l’influence des ouvrages de G. Vigarello et d’A. Corbin, m’inscrivent *in fine* dans le champ plus large de l’histoire du corps, des pratiques corporelles, selon une approche culturelle qui doit beaucoup à l’histoire des sensibilités. Parallèlement aux différents travaux de recherche menés, j’ai poursuivi une activité d'enseignement depuis l'année 1997. Tout d’abord en tant que vacataire au sein des UFR STAPS de Montpellier et de Lyon, puis en tant qu’ATER au sein de l’UFR STAPS de Lyon (1999-2002). Dans le même temps, j’ai été sollicité (copies, corrigés, cours) de 1999 à 2003 par le CNED dans le cadre de la préparation des concours du CAPEPS et de l’Agrégation externe et interne d’EPS. Docteur en STAPS en 2001 et qualifié en 74ème section en 2002, j’ai été nommé Maître de conférences au sein du département STAPS Le Mans en 2003 où je me suis investi notamment dans la formation aux concours d’EPS et comme directeur adjoint du département de 2008 à 2011. Mon engagement depuis 2003, en tant que responsable de l’écrit 1 (dissertation historique), puis du Master MEEF EPS (2012-2017), s’est notamment traduit au travers d’une participation aux travaux préparatoires du jury de l’écrit 1 du CAPEPS (2004) et de la publication en 2006 d’un ouvrage de méthodologie de l’écrit 1. J’enseigne également à l’Ecole Normale Supérieure de Cachan Antenne de Bretagne (Département 2SEP) depuis 2005, dans le cadre de la préparation à l’Agrégation externe d’EPS, l’une des épreuves du concours étant une dissertation socio-historique. 1995 Licence STAPS, UFR STAPS Dijon. 1996 Maîtrise STAPS, mention Education et motricité, UFR STAPS Montpellier. 1997 DEA STAPS, mention Sport, performance et environnement social, juin 1997, UFR STAPS Lyon. 1997-2001 Doctorat en STAPS. *L'évolution du naturisme et de l'éducation physique : les influences réciproques (XIXe-milieu XXe siècle)*, sous la direction des Pr. Pierre Arnaud et Jean-Michel Delaplace. Autres membre du jury : Pr. A. Corbin, Pr. Y. Lequin, Pr. G. Andrieu, Pr. T. Terret. Mention Très honorable avec les félicitations du jury. Lauréat en 1998 et 2001 du second prix l'International Society for the History of Physical Education and Sport (ISHPES) *Reinhard Sprenger Award for young scholars*. 2003 qualification aux fonctions de maître de conférences : section 74. 2020 qualification aux fonctions de maître de conférences : section 22.