Pascal Fugier est maître de conférences en sciences de l'éducation et de la formation à CY Cergy Paris Université. Membre du laboratoire École Mutations Apprentissages (EMA – EA 4507), il est responsable du parcours de master EPDIS (Encadrement, Pilotage et Développement en Intervention Sociale)
Parmi ses responsabilités éditoriales, il est membre du comité de rédaction de la revue Le Sujet dans la Cité. Revue internationale de recherche biographique, de V.S.T. Vie sociale et traitements (Erès) ainsi que de la collection Clinique & Changement social (L’Harmattan). Il a effectué des rapports d’expertise pour la Nouvelle revue de psychosociologie, ¿Interrogations? Revue pluridisciplinaire de sciences humaines et sociales, Les cahiers de recherche sociologique (Université du Québec à Montréal) ainsi que pour les conférences de l'AIMS (Association Internationale de Management Stratégique).
Adhérent de l’AECSE (Association des Enseignants et Chercheurs en Sciences de l’Education), il est aussi adhérent de l’AISLF (Association Internationale des sociologues de langue française), de l’AFS (Association Française de Sociologie - membre du bureau du réseau thématique « Sociologie clinique »). Enfin, il est membre du réseau international Recherche avec (http://rechercheavec.com) et membre fondateur du RISC (Réseau International de Sociologie Clinique, http://www.sociologie-clinique.org).
Contact : pascal.fugier@cyu.fr
Ses quatre principaux thèmes de recherche sont :
-Les mutations organisationnelles et institutionnelles des secteurs social, sanitaire et éducatif
-Les processus de professionnalisation : émergence de nouvelles professionnalités et reprofessionnalisation
-La participation, le pouvoir d’agir et la subjectivation
-Les méthodes participatives et approches cliniques en sciences sociales
Présentation de ses principales recherches abouties et en cours (2013-2021) :
• 2013-2017. Membre de l’équipe de la recherche menée dans le cadre du programme « chercheurs-citoyens » initié par le Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais. Recherche sous la responsabilité scientifique de Christophe Niewiadomski (PU, Lille 3, CIREL), avec pour intitulé « Travail, santé et précarité. Interroger l’expérience des usagers et les conditions contemporaines d’exercice des métiers du soin et du travail social en région Nord-Pas de Calais ».
Cette recherche-action nous a permis d’interroger les transformations des pratiques professionnelles dans les secteurs social et sanitaire au regard de leurs transformations organisationnelles et institutionnelles occasionnées par des réformes législatives (lois 2002, 2005, loi HPST…). Les transformations des pratiques professionnelles sont aussi plus largement affectées par des transformations sociétales internationales (crise des Etats-providence, diffusion du New public management…). Nous montrons les incidences de ces transformations institutionnelles et sociétales dans les secteurs social et sanitaire sur les plans budgétaire et financier, dans la gestion des ressources humaines et le management, dans la relation d’aide et d’accompagnement, sur les rythmes de travail, l’usage et le rapport au temps, et enfin en matière de responsabilité.
• 2013-2016. Membre de l’équipe de la recherche menée dans le cadre d’un projet PICRI (région Ile de France), en partenariat avec le CERLIS (Université Paris 5 René Descartes) et l’association Cultures du Cœur, sur « La culture comme vecteur d’intégration sociale », sous la responsabilité de Nathalie Montoya (MCF, Paris 7, LCSP), avec Marie Sonnette.
Cette recherche a permis d’évaluer les effets de l’action de l’association Cultures du Cœur auprès de ses bénéficiaires et à accompagner la réflexion des animateurs de l’association sur les outils et les dispositifs de médiation culturelle engagés dans le champ du travail social ; d’autre part, plus largement, les recherches engagées dans ce projet ont contribué à nourrir la réflexion autour du rôle des pratiques culturelles (fréquentation des œuvres et des équipements, précédés et prolongés de moments de sociabilité) dans les processus d’intégration sociale.
• 2015-2016. Membre de l’équipe de la recherche-action, sous la responsabilité de Pierre Roche (CEREQ), sur « L’implication des jeunes dans les trafics de drogues. Comprendre pour agir ». Recherche menée en coopération avec le Groupe jeunesse du quartier de Monplaisir, à Angers.
Cette recherche-action a été menée avec des professionnels issus de plusieurs structures et établissements scolaires et sociaux d’un quartier de la ville d’Angers. Elle visait à produire une lecture plus fine du trafic de drogues, à s’interroger sur les raisons et le sens de l’implication des jeunes en son sein afin de construire un cadre d’intervention qui permette aux professionnels de la proximité (ES, ASS, assistantes sociales scolaires, animateurs jeunes…) d’être mieux aidants vis-à-vis de ces jeunes et de leur proposer des alternatives fortes et crédibles. Nous avons pu repérer ce qui contraint leurs actions éducatives et sociales, comment ils peuvent mettre au travail leur positionnement professionnel de proximité, faire évoluer l’accompagnement mené auprès des familles ou encore développer le partenariat de proximité.
• 2019. Membre de l’équipe scientifique de la recherche-action collaborative sur l’action du service social scolaire du Centre Communal d’Action Sociale de la ville de Nanterre. Recherche conventionnée entre la mairie de nanterre, l’ETSUP et le laboratoire EMA, sous la coordination Philippe Lyet (L’Etsupe, EMA), avec Corinne Rougerie (CY Cergy Paris université, EMA) et Gilles Garcia (Lestup).
Recherche-action menée pendant huit mois auprès de travailleurs sociaux scolaires, dans laquelle nous avons étudié la mise en œuvre, sur le territoire d’une ville francilienne, des actions assurées l’action sociale scolaire du CCAS, un service d’actions facultatives des communes, au sein duquel des travailleurs sociaux scolaires (TSS) assurent des missions de protection de l’enfant et de prévention, en favorisant la réussite éducative des enfants, en facilitant leurs liens avec l’école ou encore en accompagnant les parents dans l’exercice de la parentalité.
Nous avons étudié les pratiques, postures et cultures professionnelles des TSS, leurs territoires d’intervention ainsi que les frontières de ce service social scolaire au sein de son environnement externe : rapports avec la mairie, le département (ASE, EDAS), les établissements scolaires, les associations et d’autres partenaires (centre de loisirs, CMP…). Ce travail de recherche révèle notamment combien le service d’action sociale scolaire du CCAS étudié peut exercer une fonction « palliative » auprès du département (chef de fil de l’action sociale), à travers la mise en place de « pratiques de délestage » (Martin et al, 2019 ; Trombert, 2009), en réponse à la baisse de moyens matériels et humains que subissent les EDAS et services de l’ASE. Par ailleurs, il apparaît que les TSS développent et mobilisent des compétences qui demeurent néanmoins invisibles, n’étant ni nommées par les professionnels, ni instituées, telles leurs capacités à assurer un accueil inconditionnel, à exercer des fonctions de médiation/traduction et à adopter une posture clinique, non seulement auprès des personnes concernées mais aussi auprès de leurs partenaires (chef d’établissement, professeur des écoles, animateur…). Enfin, étant présent sur plusieurs territoires (Ecole, Mairie, quartiers de la ville…) et auprès de multiples partenaires (associations, ESSMS, structures socio-éducatives de proximité), nous soutenons que le TSS constitue un « fil rouge », contribuant à la continuité des accompagnements des personnes et participant au travail de coordination entre les acteurs professionnels, afin d’éviter les ruptures des parcours, une mission au cœur des orientations préconisées dans les politiques de l’action et de l’aide sociale.
• 2019-2021. Responsable scientifique de la recherche-action sur « La participation des jeunes et des familles à leur accompagnement et la vie associative dans le champ de la protection de l’enfance ». Recherche conventionnée avec la Sauvegarde du Val d’Oise et le laboratoire EMA. Equipe de recherche : P. Fugier (coord.), Valérie Becquet (PU, EMA), Claire de Saint Martin (MCF, EMA), Gilles Monceau (PU, EMA), Corinne Rougerie (MCF, EES) et Ruggero Iori (enseignant-chercheur contractuel, EMA).
Dans le cadre de la réécriture de son projet associatif, cette association de protection de l’enfant a notamment axé l’une de ses orientations stratégiques sur le développement du pouvoir d’agir des personnes concernées, que ce soit dans le cadre de la conception et de la mise en œuvre de leur projet de vie ou dans leur participation à la vie de l’association. Pour mener à bien cette orientation stratégique, une recherche collaborative a été mise en place depuis fin 2019 (jusqu’à fin 2021). Nous allons questionner l’existence et le fonctionnement d’outils, dispositifs et instances visant à permettre et favoriser l’implication des personnes concernées (enfants, jeunes, familles), que ce soit au niveau des services ou plus largement au niveau de la vie associative. Par ailleurs, dans un contexte institutionnel marqué par la promotion du décloisonnement des secteurs ainsi que la mutualisation, les regroupements et les collaborations entre services, la poursuite de cette orientation stratégique adossée à un dispositif de recherche-action est l’occasion de réunir les professionnels des différents services et champs d’action de l’association (actions éducatives et lien social ; actions de formation et d’insertion ; assistance éducative et judiciaire ; dispositif d’hébergement et d’accompagnement éducatif). La participation des professionnels de l’association à une telle recherche-action collaborative constitue ainsi une ressource susceptible de favoriser la connaissance et l’interconnaissance entre les différents services, tout en instaurant un espace de réflexivité partagée, vecteur de changements et de créativité.
• 2019-2021. Membre de l’équipe de recherche menée en collaboration avec l’équipe enseignante du Lycée de la Nouvelle Chance (LNC), au lycée Alfred Kastler de Cergy-Pontoise sur « les effets qu’exerce le fonctionnement du LNC sur les pratiques de ses enseignants, leurs postures professionnelles et les espaces d’apprentissage dans l’établissement ». Recherche sous la responsabilité de Bruno Robbes (PU, EMA), avec Pascal Clerc (PU, EMA) et Pascal Fugier (MCF, EMA).
Cette recherche permettra de rendre compte du décloisonnement des secteurs éducatif, sanitaire et social, par le prisme des dispositifs de raccrochage scolaire. Nous étudions les pratiques professionnelles de l’équipe enseignante du LNC, en faisant notamment un état des lieux des espaces d’apprentissage dans lesquels ils exercent et analysons les effets organisationnels et institutionnels qui s’exercent sur le fonctionnement et activités mises en œuvre dans ce dispositif de raccrochage. Cette recherche, en cours, met d’ores et déjà en évidence plusieurs tensions dans lesquelles sont pris les enseignants de cette équipe, entre les objectifs de réussite scolaire et ceux de resocialisation/remobilisation des élèves ; entre des pratiques pédagogiques ‘‘traditionnelles’’ et des pratiques innovantes ; entre la place et la légitimité des membres de cette équipe et celles des autres enseignants et équipes du lycée général qui abrite ce dispositif de raccrochage ; entre accompagnement global, collectif et accompagnement individualisé des apprenants… Ces diverses tensions ne sont pas sans affecter le « faire équipe » de ces enseignants, leur quête de reconnaissance et leurs capacités à placer les élèves dans des conditions d’apprentissage propices à leur raccrochage. Le parcours de ces élèves, qui conduit plusieurs d’entre eux à être accompagnés dans d’autres institutions que l’Ecole (institutions sanitaires, sociales et médico-sociales), nous amène aussi à interroger les relations de cette équipe d’enseignants avec leurs partenaires « hors Ecole » et dans quelle mesure un tel dispositif participe au décloisonnement des secteurs éducatif, social et sanitaire.