Professeure d'Histoire contemporaine à l'Université d'Orléans
Laboratoire POLEN (POuvoirs, LEttres, Normes), EA 4710
Titres et diplômes
Agrégation d'Histoire (1989)
Doctorat en Histoire contemporaine (2002)
Habilitation à diriger des recherches (2019)
Thématiques de recherche
Historienne du politique, je travaille sur la vie démocratique de notre pays au XXe siècle : une histoire parlementaire soucieuse du fonctionnement concret des assemblées délibératives ; une histoire des partis politiques attentive à leurs mutations et à leurs ruptures ; une histoire des itinéraires capable de comprendre la complexité des engagements dans leur contexte. Je le fais essentiellement au prisme du socialisme : de ses acteurs, de ses partis, de ses pratiques, de sa culture politique et de sa mémoire. Le socialisme est donc pour moi, avant tout, un observatoire. Certes, il représente un objet d’étude en tant que tel ; cependant, je le conçois dans un processus de co-construction avec les autres forces politiques françaises et au miroir de ses frères européens.
1. Entre discipline et dissidences : itinéraires partisans
La question de l’engagement partisan a toujours été au cœur de mes recherches, au sens de la relation spécifique qui s’établit entre le collectif et l’individuel, une relation qui suppose ou induit de l’obéissance, du conformisme ou bien, au contraire, de la dissidence. La démarche prosopographique adoptée dans ma thèse, Socialistes en République. Les parlementaires SFIO de la IVe République (PUR, 2003), a montré que, face à certains événements, le libre-arbitre peut l’emporter sur le déterminisme politique. En même temps, les itinéraires militants s’inscrivent dans un parti, en l’occurrence le PS, fondé sur un corpus idéologique, structuré par des instances et animé par des règles de fonctionnement qui s’imposent théoriquement à tous. J’ai donc analysé deux versants complémentaires : d’une part le jeu de tensions qui s’est instauré à différentes reprises entre le parti et le groupe parlementaire ; et d’autre part l’articulation entre engagements, enjeux et valeurs à travers plusieurs itinéraires individuels.
2. Entrées et sorties de guerre : (dé) mobilisations politiques
Les entrées et sorties de guerre représentent des « moments » politiques très riches : elles font (ré)apparaître des enjeux fondamentaux, révèlent des clivages et des effets de seuil que j’ai pu étudier à l’échelle du pays ou du Parlement. Et si les socialistes inscrivent leur action dans un parti qui définit une ligne stratégique et s’appuie sur un corpus doctrinal, ils raisonnent également en fonction de leurs valeurs individuelles, de leur culture, de leur spiritualité... Dans un contexte d’entrée ou de sortie de guerre, souvent marqué par une brutalisation des mœurs politiques, les doctrines et les principes individuels sont rudement mis à l’épreuve, et le parti socialiste n’en sort jamais indemne, ni des deux guerres mondiales, ni des guerres de décolonisation, ni même de la guerre du Golfe.
3. Mémoire collective et culture de gauche
En orientant mes recherches sur les cultures politiques, je n’ai pas abandonné les outils prosopographiques de mes débuts, mais je les ai hybridés. J’ai ainsi travaillé sur des sources culturelles, en particulier iconographiques, et ai été conduite à interroger la mémoire collective constitutive de ces cultures politiques. Chez les socialistes, j’ai ainsi pu observer l’imbrication et la confrontation d’une mémoire construite par les instances dirigeantes du parti, avec les mémoires des tendances et des intellectuels sympathisants, et les mémoires territoriales, fédérales ou militantes. La focale sur les mémoires des guerres, enfin, m’a permis d’étudier les rejeux et la difficile recherche d’une juste mémoire, selon la formule de Paul Ricœur, sur la longue durée.
Animation de la recherche
Membre du bureau de la Société française d’Histoire politique (SFHPo) depuis 2019
Membre du comité scientifique de la Rivista storica del socialismo (Biblion edizioni) depuis 2017
Depuis 2016, co-directrice de la collection Histoire aux Presses universitaires de Rennes
Rédactrice en chef de Parlement[s]. Revue d’Histoire politique depuis 2007.
Membre du bureau du Comité d’Histoire Parlementaire et Politique (CHPP) depuis 2002
Membre du jury du prix de master de la Fondation Jean Jaurès, présidé par Alain Bergounioux et faisant l’objet d’une publication, depuis 2002
Membre du CA de l’Office universitaire de recherche socialiste (L’OURS) et du comité de rédaction de sa revue depuis 1995, et vice-présidente depuis 2013
Co-responsable du programme d’archives orales de l’Association Georges Pompidou en collaboration avec les Archives nationales 1995-2000
Responsabilités à l’Université d’Orléans
Directrice du Département d’Histoire à l’université d’Orléans et membre du conseil de l’UFR de LLSH (2018-2020)
Membre de droit du Conseil de l’ESPE Centre Val de Loire (2016-2018)
Membre du Comité de suivi des Masters MEEF second degré de l’ESPE Centre Val de Loire (2014-2018).
Membre de droit du COSP de l’ESPE Centre Val de Loire (2014-2016).
Membre élue du CEVU/CFVU et du CAC de l’université d’Orléans – représentante du Collegium LLSH (2012-2016).
Responsable des concours du CAPES de 2007 à 2010 et de l’Agrégation interne à l’université d’Orléans de 2007 à 2016, du master MEEF LLSH de l’université d’Orléans et du parcours MEEF Histoire-Géographie de 2010 à 2017.
Vice-présidente du CED (Comité d’experts disciplinaire) des 3e, 21e et 22e sections de l’Université d’Orléans depuis 2010.
Représentante de l’université d’Orléans au CS du Centre d’Études et de Recherche sur les Camps d’Internement du Loiret (CERCIL) de 2010 à 2019.
Responsabilités nationales
Membre suppléante élue au Conseil national des Universités (Collège B 22e section) de 2014 à 2017.
Membre titulaire élue et vice-présidente au Conseil national des Universités (Collège B 22e section) de 2018 à 2019.
Membre titulaire élue au Conseil national des Universités (Collège B 22e section) depuis 2019.
Vice-Présidente de l’Association des Historiens Contemporanéistes de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (AHCESR) depuis 2014.
Experte pour le programme ANR corpus, campagne 2012.
Jurys de concours
Membre du jury d’écrit et d’oral de l’agrégation interne d’Histoire (2006-2010)
Membre du jury du concours d’entrée à l’ENS Ulm (concours HKBL) en 2010.
Membre du jury d’écrit de l’agrégation externe d’Histoire (2010-2013)
Membre du jury de l’écrit et de l’oral du CAPES d’Histoire-Géographie(2015-2018)
Participations à des projets
- De 2012 à 2015 Membre du projet ANR ICEM (Identités et cultures en Méditerranée. Les élites politiques de la Révolution française à la Ve République), associant le Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine de l’Université de Nice Sophia-Antipolis (CMMC, EA 1193), l’Université de Provence (TELEMME, UMR 6570), le Centre de Recherches Interdisciplinaires en Sciences humaines et sociales de l’Université de Montpellier (CRISES, EA 4424), et le laboratoire Pouvoirs, Lettres et Normes de l’université d’Orléans (POLEN EA, 4710), porté par Jean-Paul Pellegrinetti.
- De 2012 à 2015 Membre du projet APR LOCMEM (Lieux de mémoire, savoir et pouvoir en région Centre), co-organisation d’un colloque à Orléans et d’une exposition itinérante dans la Région Centre et co-direction de la publication d’un catalogue d’exposition Se souvenir de la guerre en région Centre-Val de Loire de Jeanne d’Arc à nos jours (Éd. Corsaire, 2014) et d’un ouvrage collectif avec Pierre Allorant, Mémoires des guerres. Le Centre-Val de Loire de Jeanne d’Arc à Jean Zay (PUR, 2015).
- 2015-2017 Membre du projet MSH « WARMEMORY » (Héritage culturel des guerres du XXe siècle et patrimoine en Val de Loire et en Poitou), porté par les MSH du Val de Loire et de Poitiers et coordonné par Pierre Allorant.
- 2013-2015 Membre du projet Horizon 2020 classé second en novembre 2015 : « Transmission and memories of war » (Type of action : RIA, Proposal number : 693467, Proposal acronym: TRAMWAR) en partenariat avec l’université Paul-Valéry Montpellier 3, l’Universita degli Studi di Genova, Ruprecht-Karls-Universität Heidelberg, Universitat Autònoma de Barcelona, Univerzitet Umetnosti U Beogradu, Faculty of Philology and Arts Serbia, Uniwersytet Wroclawski (Poland), Tampereen Yliopisto (Finland), l’Association Dédale, Michael Culture AISBL (Belgium) et Deutsche Gesellschaft e.V.
- 2015-2017 Membre du projet de l'ANR-MRSEI CULT-COOP-02-2017 Improving mutual understanding among Europeans by working through troubled pasts, porté par Agnès Steuckardt de Montpellier III, avec trois pôles spécialisés en analyse du discours (Montpellier 3, Heidelberg et Gênes), trois pôles en Histoire (Orléans, Wroclawsky et Barcelone), quatre pôles en patrimoine, culture et éducation (Belgrade, Athènes, Association Mickaël Culture et la Deutsche Gesellschaft e V.) et un pôle en psychologie (Arq Hollande).
Encadrement doctoral
Depuis 2017, avec Frédéric Sawicki (Paris I-Sorbonne), co-direction d’Arthur Delaporte, ENS de Lyon, Le Parti socialiste de l’après-Mitterrand. Les recompositions au prisme des courants (1990-2018), thèse de Doctorat en Science Politique à l’Université Paris I – Panthéon Sorbonne.
Participations à des jurys de thèse
- Arnaud Dupin, La SFIO des années soixante : une réforme impossible ?, sous la direction de Laurent Jalabert, le 29 novembre 1919 à l’université de Pau, devant un jury composé de Bouneau Christine, Castagnez Noëlline, Jalabert Laurent, Lazar Marc et Lefebvre Denis.
- Pierre-Emmanuel Guigo, Le complexe de la communication. Michel Rocard entre médias et opinion (1965-1995), sous la direction de Jean-François Sirinelli, thèse présentée et soutenue le 16 novembre 2016 à l’IEP de Paris, devant un jury composé de Blandin Claire, Castagnez Noëlline, Dakhlia Jamil, Delporte Christian et Ollivier-Yaniv Caroline.
- Isabelle Clavel, La SFIO et le MRP, partis réformistes de la IVe République (1944-1958) Acculturations républicaines, sous la direction de Sylvie Guillaume, thèse présentée et soutenue le 23 novembre 2015 à l’université Bordeaux Montaigne, devant un jury composé de Christine Bouneau, Noëlline Castagnez, Jean Garrigues, Sylvie Guillaume et Denis Pelletier.
- Antoine Rensonnet, Le Parti socialiste en Haute-Normandie : des structures épinayennes à l’organisation fabusienne (1971-2004). Évolution électorale et développement partisan, sous la direction d’Olivier Feiertag, thèse présentée et soutenue le 2 novembre 2015 à l’université de Rouen, devant un jury composé de Michel Bussi, Noëlline Castagnez, Olivier Feiertag, Andrew Knapp, Gilles Morin et Gilles Richard.
- Ismaël Ferhat, Socialistes en enseignants : le Parti socialiste et la Fédération de l'éducation nationale de 1971 à 1992, sous la direction de Marc Lazar, thèse présentée et soutenue le 12 novembre 2013 à l’IEP de Paris, devant un jury composé de Dominique Andolfatto, Alain Bergounioux, Noëlline Castagnez (rapporteur), Laurent Jalabert, Marc Lazar et André Robert.
- Julien Cahon, Les gauches dans la Somme de la fin des années 1920 aux années 1970, sous la direction de Philippe Nivet, thèse présentée et soutenue le 14 novembre 2011 à l’Université de Picardie Jules Verne devant un jury composé de Jean-Jacques Becker, Olivier Forcade, Bernard Lachaise, Noëlline Castagnez et Philippe Nivet.
- Anne-Laure Ollivier, Gaston Defferre. Un socialiste face au pouvoir, de Marseille à l'élection présidentielle de 1969, sous la direction d’Olivier Wieviorka, thèse présentée et soutenue à l’ENS Cachan le 8 octobre 2011 devant un jury composé de Marc Michel, Christian Delporte, Bernard Lachaise, Alain Bergounioux, Noëlline Castagnez et Olivier Wieviorka.
- Alexandre Niess, Le Renouvellement d’une élite politique. Les élus de la Marne sous la Troisième République (1871-1940), sous la direction de Jean Garrigues, thèse présentée et soutenu endécembre 2008 à l’université d’Orléans devant un jury composé de Bruno Dumons, Patrick Cabanel, Bernard Lachaise, Noëlline Castagnez et Jean Garrigues.