Marion Slitine

À la croisée entre l’anthropologie de l’art et la sociologie urbaine, mes recherches s’intéressent aux interactions entre art et politique dans le monde arabe contemporain. Après un master d’Histoire (Paris I-Sorbonne), de sciences politiques (Sciences-Po Paris) et une licence d’arabe (Inalco), j’ai réalisé un doctorat d’anthropologie à l’EHESS sous la direction de [Franck Mermier](http://iris.ehess.fr/index.php?3750). Cette thèse, intitulée « [La Palestine en créations. La fabrique de l’art contemporain, des territoires occupés aux scènes mondialisées ](http://www.theses.fr/2018PSLEH098)», explorait la question des circulations et des engagements artistiques dans un contexte de colonisation et de globalisation. Fondée sur une enquête ethnographique de trois ans en Territoires palestiniens occupés (entre Jérusalem, Ramallah et Gaza) et soutenue en 2018, cette thèse est en train de donner lieu à un ouvrage aux Presses de l’Ifpo/Éditions Diacritiques. Après deux années d’enseignement à l’EHESS comme ATER, où j’ai notamment mis en place le séminaire « [Anthropologie de l’art contemporain en révolutions au Proche-Orient](https://enseignements-2019.ehess.fr/2019/ue/3216/) », j’oriente mes recherches postdoctorales sur les liens entre pratiques artistiques, espace public et nouvelles formes du politique dans le monde arabe. Mené dans le cadre d’[un contrat postdoctoral EHESS/Mucem](https://afea.hypotheses.org/5361), ce projet comparatif s’intéressera au « faire art » dans l’espace public, dans plusieurs villes du monde arabe (Palestine, Liban, Maroc) et à la manière dont les pratiques artistiques reformulent les « lieux du politique » dans un contexte de mobilisations contestataires. Mon approche entend conjuguer la grille de lecture culturelle et urbaine dans les études sur la région MENA, tout en analysant, à travers la circulation des modes d’expression artistique entre les villes, la condition urbaine dans le monde arabe. Plus largement, mes recherches explorent les circulations culturelles entre le Proche-Orient et le Maghreb et les croisements disciplinaires entre pratiques artistiques et ethnographiques.

At the crossroads of art anthropology and urban sociology, my research focuses on the interactions between art and politics in the contemporary Arab world. After a master's degree in history (Paris I-Sorbonne), political science (Sciences-Po Paris) and a bachelor's degree in Arabic (Inalco), I completed a doctorate in anthropology at the EHESS under the direction of Franck Mermier. This thesis, entitled "La Palestine en créations. La fabrique de l'art contemporain, des territoires occupés aux scènes mondialisées", explored the question of artistic circulations and commitments in a context of colonization and globalization. Based on a three-year ethnographic survey in the Occupied Palestinian Territories (between Jerusalem, Ramallah and Gaza) and defended in 2018, this thesis is in the process of being published by Presses de l'Ifpo/Éditions Diacritiques. After two years of teaching at EHESS as an ATER, where I notably set up the seminar "Anthropology of contemporary art in revolutions in the Near East", I am directing my postdoctoral research on the links between artistic practices, public space and new forms of politics in the Arab world. Conducted within the framework of an EHESS/Mucem postdoctoral contract, this comparative project will focus on "making art" in the public space in several cities of the Arab world (Palestine, Lebanon, Morocco) and on the way in which artistic practices reformulate the "places of the political" in a context of protest mobilizations. My approach aims to combine the cultural and urban reading grid in studies on the MENA region, while analyzing, through the circulation of modes of artistic expression between cities, the urban condition in the Arab world. More broadly, my research explores the cultural circulations between the Near East and the Maghreb and the disciplinary crossings between artistic and ethnographic practices.