Léa Génis

Après une formation en ethnologie et anthropologie de l’environnement au Museum National d’histoire naturelle de Paris, j’ai rejoint le Laboratoire CRAterre de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble pour me spécialiser en anthropologie de l’habitat, des techniques et des cultures constructives. Je travaille actuellement sur ma thèse de doctorat au sein de l’unité de recherche Architecture, Environnement et Cultures Constructives (ENSAG) et au Centre Max Weber (UMR 5283) de l’université Jean Monnet de Saint Etienne sous la co-direction d'Hubert Guillaud et de Michel Rautenberg. A travers une ethnographie multisituée des mondes de la réhabilitation du bâti ancien en pisé (terre crue damée dans des coffrages) du département de l’Isère, je cherche à comprendre comment le bâti ancien « ordinaire » est mis en projet. Je développe pour cela une approche ethnographique et pragmatique attentive aux interactions et aux collectifs émergents au sein de ces projets. J’observe alors comment la réhabilitation met à l’épreuve le rapport des porteurs de projet (habitants, professionnels, collectivités territoriales) au bâti existant, en composant un objet variable dans ses qualités, dans ses usages, dans sa matérialité et dans son fonctionnement. Ces épreuves participent à l’émergence d’un maillage politique autour de la réhabilitation du pisé, qui interroge les processus de démocratie technique et patrimoniale relatifs aux usages, à la pratique et au devenir du bâti existant.