Jacques Chiffoleau

Jacques Chiffoleau est né à Nantes en 1951. Ancien élève de l'Ecole normale supérieure de Saint-Cloud (1971-1976) et de l'Ecole pratique des hautes études - 6 ème section (devenue en 1975 l'Ecole des hautes études en sciences sociales). Il a soutenu son doctorat en histoire sous la direction de Jacques Le Goff en 1978, puis a été membre de l'Ecole française de Rome (entre 1978 et1981). Maître de conférences (1981-1991) puis professeur en histoire médiévale (1991-1996) à l'Université Lumière Lyon 2 après une habilitation à diriger les recherches en 1990 (*Pour une histoire de la religion et des institutions médiévales du XIIe au XVe siècle*), il a été aussi membre de l'Institut Universitaire de France entre 1990-1995 puis professeur à l’Université d'Avignon (1996-2001). Directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales depuis 2001 (et chargé de mission pour le pôle lyonnais de l'EHESS entre 2005 et 2019), il est aujourd’hui directeur d’études émérite. Depuis 1988, il est aussi membre du *Centre Interuniversitaire d'Histoire et d'Archéologie Médiévales de Lyon* (créé conjointement par l’EHESS et l’Université Lyon 2 en 1977). Il en assure la direction entre 1992 et 1994 et il est un des co-fondateurs de l’Unité Mixte de Recherche 5648 qui en est issue. Entre 2011 et 2014, il est à nouveau directeur de cette formation (qui s’appelle désormais *CIHAM - Histoire, archéologie et littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux – UMR 5648* et dont les tutelles sont l’Université Lumière Lyon 2, l’EHESS, le CNRS, l’ENS de Lyon, l’Université d’Avignon et l’Université Jean-Moulin Lyon 3). Il est aussi membre associé du *Centre d’études des normes juridiques - Yan Thomas* à l’EHESS depuis 2001. Sa direction d'études, consacrée à *l’histoire de la religion, du droit et des institutions médiévales*, l’a conduit à accompagner de nombreux jeunes chercheuses et chercheurs pour leurs thèses. Ses travaux portent d’une part sur l'histoire de la religion et de l'institution ecclésiale dans les derniers siècles du Moyen Age abordée presque toujours sous l’angle des échanges, de l’*œconomia,* des inventions et des résistances à l’institution (économie et religion, pratiques dévotionnelles et religion urbaine, doute et croyance, hérésies et papauté théocratique). Ils se concentrent d’autre part sur les constructions institutionnelles et normatives pendant les mêmes siècles : histoire des droits civil et canonique, histoire de la justice et du contrôle social, histoire de la procédure (surtout en France et en Italie) et des modes d’enquête. Ce qui lui permet de contribuer à une histoire de l’obéissance et de la rébellion ou à une archéologie de la souveraineté articulée à une histoire de l’administration et de la gouvernementalité avant les Temps modernes. Une part importante de ses enquêtes empiriques, très attentives aux apports des autres historiographies, notamment italiennes, concerne la Provence et le quart Sud Est de la France actuelle entre le XIIe et le XVe siècle.