Mon travail de thèse sur le choix d’un établissement laïque en Tunisie m’a permis de travailler sur les stratégies scolaires des familles francophones de milieu aisé et d’interroger l’interprétation et l’instrumentalisation qu’elles faisaient de la laïcité (stratégie de distinction, sociale, culturelle et cultuelle).
J’ai donc travaillé sur la circulation des idées (et des idéaux) de manière pluridisciplinaire (sociologie, science de l'éducation, sociolinguistique). J’ai démontré qu’en Tunisie il existe un espace de valeurs partagées entre les rives de la méditerranée qui vient de l’histoire et d’une laïcité à géométrie variable qui donne lieu à une diversité d’appropriations et de significations.
J’ai rejoint le laboratoire ECP (Education, Cultures, Politiques, université Lumière Lyon 2) comme chercheuse-associée pour poursuivre mes recherches sur la laïcité tout en m’ouvrant à un autre cadre conceptuel compte tenu du terrain français. J’ai débuté un travail de recherche en France sur les cantines scolairesoù la gestion du religieux suscite encore des difficultés pour les professionnels, difficultés que n’a pas fait disparaître la loi de 2004comme en atteste des revendications alimentaires d’élèves (et de parents) croyants et pratiquants.
C’est ensuite en tant que post-doctorante que j’ai eu l’opportunité de coordonner une enquête internationale sur les pratiques enseignantes en contexte de diversité sociale et culturelle, une autre manière d’interroger la laïcité (France-Suisse-Brésil-Québec).Outre des outils de la sociologie pragmatique et de la sociologie de la traduction que je m’approprie grâce à mon post-doctorat, ma formation en anthropologieme paraît également une ressource pour penser le rapport entre unité (cadre national) et diversité (terrains-pratiques des acteurs)compte tenu de la pluralité des normes et de la complexité des situations.