Depuis 2006, je suis chargée de recherche de catégorie 1 à l’Institut national d’études démographiques, où j’ai été co-responsable de l’unité de recherche Démographie, genre et sociétés, de 2013 à 2017, et membre de l’unité de recherche Migrations internationales et minorités.
Depuis septembre 2019, je suis mise à disposition du CNRS, au sein de l’Unité de recherche Migrations et sociétés (URMIS), dans le cadre d’un projet de recherche sur la mesure des discriminations et des violences dans l’enseignement supérieur et la recherche (Enquête ACADISCRI).
https://acadiscri.parisnanterre.fr/
Mes travaux se situent au croisement des questions migratoires et des questions de genre. Elles portent sur les violences contre les femmes, la sexualité, la conjugalité, mais aussi le racisme et les discriminations raciales.
Qualitatives au début de mon parcours professionnel, mes recherches se sont ensuite orientées vers les méthodes quantitatives et les enjeux conceptuels, méthodologiques et éthiques de la mesure des faits de violences ou de discriminations (quel qu’en soient le motif : sexiste, raciste, homophobe, handiphobe…), avec une visée de questionnement et d’éclairage des politiques publiques et pratiques professionnelles des acteurs potentiellement en contact avec les personnes victimes.
1/ Activité 2019-2021 : L’enquête ACADISCRI
L’enquête ACADISCRI a pour visée la mesure des discrimination, principalement sexistes et racistes, vécues dans l’enseignement supérieur et la recherche, tant par les personnels que par les étudiant.e.s. Réalisée par le biais d’un questionnaire par internet auprès des salariés et usagers de 10 universités et instituts de recherche en France, cette enquête entend estimer l’ampleur des inégalités, discrimination et violences, afin d’accompagner la mise en place de dispositif d’accompagnement des victimes et de traitement institutionnel des situations de victimation. https://acadiscri.parisnanterre.fr/
2/ Activité 2011-2018 : la coordination de l’enquête Violences et rapports de genre (VIRAGE)
L’Enquête nationale sur les violences envers les femmes (ENVEFF), réalisée en 2000, fut la première opération scientifique qui, en France, a permis de mesurer l’ampleur des violences à l’encontre des femmes. Quinze ans après, l’enquête VIRAGE, actualise et approfondit la connaissance statistique des violences faites aux femmes et étend son champ d’investigation à la population masculine. Cette enquête de grande envergure a été conduite auprès de 27 000 femmes et hommes âgés de 20 à 69 ans, en 2015. L’objectif premier de l’enquête est de produire des indicateurs de violences dans toutes les sphères de vie (famille, couple, travail, études, espaces publics), de dresser une typologie des violences selon la nature des faits subis (verbales, physique, sexuelles), mais aussi le contexte et la gravité des actes subis afin de procéder à une analyse de ces violences dans une perspective de genre, permettant une comparaison fine des situations féminines et masculines face à la violence, de l’enfance à l’âge adulte. Les résultats de cette enquête ont été publiés en novembre 2020, aux Editions de l’Ined dans la collection Grandes Enquêtes. Plusieurs autres publications ont été rendues publiques sur le site : https://virage.site.ined.fr/fr/publications/Publications%20Virage/
3/ L’enquête Trajectoires et origines : enquête sur la diversité des populations en France
L’INED et l’INSEE se sont associés en 2008 pour conduire une enquête quantitative de sur les trajectoires sociales, les conditions de vie et les discriminations vécues par les immigrés, les personnes originaires des DOM et leurs descendants nés en France métropolitaine. Plus de vingt mille personnes ont été interrogées L’enquête cherche à appréhender dans quelle mesure l’origine est un facteur d’inégalités dans l’accès aux différentes ressources de la vie sociale (éducation, emploi, logement, langue, santé, etc.). Coordonnée par Patrick Simon, Cris Beauchemin et moi-même, elle a donné lieu à un ouvrage de 600 pages, publié en janvier 2016 dans la collection Grandes enquêtes des éditions de l’INED. J’ai dans cet ouvrage co-écrit les chapitres consacrés à la formation du couple, à la fécondité, à la santé des migrants, à l’expérience du racisme. https://teo1.site.ined.fr/
4/ L’enquête TIES (The Integration of European Second Generations)
Dans le cadre d’un projet européen, l’INED a assuré, sous la direction de Patrick Simon et moi-même, la partie française d’une enquête coordonnée par l’IMES (Institut for Migration and Ethnic Studies, Amsterdam) associant le NIDI (Pays-Bas) et plusieurs équipes européennes. Cette enquête, intitulée « The Integration of European Second Generations » analyse les trajectoires des descendants d’immigrés turcs, marocains et, dans certains cas, ex-Yougoslaves dans plusieurs villes européennes. L’approche résolument comparative est assurée par un questionnaire commun. Un ouvrage collectif de comparaison internationale, coordonnée par Maurice Crul, a été publié aux Editions Sage. J’y ai coordonné le chapitre sur la formation du couple.
5/ L’enquête « Mariage arrangé, mariage forcé. Entre consentement et imposition, les modes d’entrée dans la conjugalité à l’intersection du genre, de l’ethnicité et des rapports entre génération »
Cette recherche sur les mariages forcés comporte plusieurs volets qualitatifs et quantitatifs. Il identifie les mécanismes conduisant à une union conclue sans le consentement de l'un ou l'autre des conjoints et interroge le lien causal couramment établi entre la "culture" des populations immigrées et la violences envers les femmes. Il procède aussi à l’estimation du nombre de victimes en France à partir d’enquête sur les migrants et d’une analyse quantitative de 1000 dossiers de suivis de jeunes femmes ayant sollicité l’aide de d’une Association d’aide aux victimes.
Membre du comité de rédaction de la revue Nouvelles questions féministes
http://nouvellesquestionsfeministes.ch/