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Anne Réach-Ngô

Université de Haute-Alsace
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  • 1276
  • 241921
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  • https://rouealivres.hypotheses.org
  • https://eveille.hypotheses.org

Présentation

**Présentation bio-bibliographique** Anne Réach-Ngô est maîtresse de conférences à l’Université de Haute-Alsace et membre junior de l’Institut universitaire de France (promotion 2015). Elle a soutenu une Habilitation à Diriger des Recherches en janvier 2021 (« Faire trésor de joyeuses inventions » : compilation, circulation, valorisation des écrits imprimés à la Renaissance) dont l'inédit s'intitule *Les* Thresors *imprimés de la Renaissance, une archéologie du bien culturel ?* (à paraître). Membre de l’ILLE à l'UHA (Institut de recherche en Langues et Littératures Européennes UR 4363), elle est également chercheuse associée au Centre Jean Mabillon de l'École nationale des chartes et à l’ITEM du CNRS (Institut des Textes et Manuscrits Modernes), où elle anime, avec Guillaume Peureux, un groupe de recherche "Génétique 16-17" consacrée à la genèse des écrits littéraires de la Première Modernité (séminaire trimestriel ([2018-2019](https://bit.ly/3e41ZNU), [2019-2020](https://bit.ly/3f3ICFR), [2020-2021](https://rouealivres.hypotheses.org/2020-2021), [2021-2022](https://rouealivres.hypotheses.org/2021-2022)). Elle dirige les séries « Pratiques éditoriales » (dans la collection Études et essais sur la Renaissance) et « Discours éditoriaux » (dans la collection Textes de la Renaissance) chez Classiques Garnier. Ses recherches sont consacrées à l'articulation des pratiques auctoriales et éditoriales à la Renaissance, notamment aux phénomènes de compilation, circulation et réécriture des textes lors de leur publication imprimée. Elle examine en particulier la genèse éditoriale de ces corpus et les stratégies de publication qui conditionnent et façonnent l'accès aux écrits et aux savoirs en langue vernaculaire à destination d'un public majoritairement non érudit. Elle s’intéresse également aux apports des Humanités numériques dans l’exploration des régimes textuels des écrits de cette époque (voir les projets numériques [Thresors de la Renaissance](http://www.eman-archives.org/EMAN/exhibits/show/parcours-dans-les-projets-eman/thresors-de-la-renaissance), [Joyeuses Inventions](http://www.eman-archives.org/EMAN/exhibits/show/parcours-dans-les-projets-eman/joyeuses-inventions) et [Tragiques Inventions](https://rouealivres.hypotheses.org/projet-tragiques-inventions)). Elle interroge notamment les enjeux épistémologiques d'un tel traitement numérique dans la définition et l'exploration de l'objet scientifique (voir le projet [EVEille](https://eveille.hypotheses.org/)) ainsi que leur portée écosophique (voir le séminaire lancé en 2022-2023 [Écosophie du numérique](https://eveille.hypotheses.org/atelier-de-recherche-ecosophie-du-numerique)). À la croisée de l'enseignement et de la recherche, elle a animé avec Richard Walter, ingénieur de recherches au CNRS, plusieurs séminaires mensuels à destination des doctorants, enseignants-chercheurs, ingénieurs et bibliothécaires : « Génétique éditoriale de la Première Modernité » ([2016-2017](https://bit.ly/38tBrEo), [2017-2018](https://bit.ly/3gtvcTV), [2018-2019](https://bit.ly/3gvMhgc)), « Scénarios de recherche et corpus numériques » ([2019-2020](https://bit.ly/3ffHvDn)). Elle a aussi initié en 2021 un séminaire de formation, « Mon projet de recherche avec EMAN » ([2020-2021](https://bit.ly/2Z2APTl)), qui interroge le rôle de l'outillage numérique, notamment la constitution de corpus sous la forme de bibliothèques numériques, dans la définition des projets de recherche en SHS. Membre du CA de la SHLF (Société d’Histoire Littéraire de la France) et de la SFDES (Société Française des Études Seiziémistes), elle est co-responsable de la revue *Seizième Siècle*. Elle est également membre du comité de pilotage d’EMAN (Edition de Manuscrits et d’Archives Numériques) après avoir fait partie de son bureau. Elle a été membre comité de pilotage du consortium CAHIER (Corpus d’auteurs pour les Humanités. Informatisation, édition recherche) de 2016 à 2021 et est membre du conseil scientifique d’OpenEdition depuis 2019. **Orientations de recherche et d'enseignement** Depuis sa thèse de doctorat, Anne Réach-Ngô s’intéresse à la genèse et à la réception des œuvres du XVIe siècle à la croisée de la littérature, de l’histoire de l’édition et de la sociologie des pratiques culturelles. Qu’il s’agisse des *Angoysses douloureuses* d’Hélisenne de Crenne — le premier récit sentimental en langue française, né, en réalité, d’un habile montage de citations de narrations européennes (thèse) — ou qu’il s’agisse du genre éditorial des *Thresors* — ces compilations qui vendent en un unique ouvrage la quintessence des écrits et savoirs d’un domaine donné (HDR) —, elle étudie comment la médiation des écrits littéraires à la Renaissance participe de leur identité. Elle analyse de vastes corpus pluridisciplinaires et y examine notamment les manifestations d’un discours promotionnel fondé sur l’argument de la valeur. La compilation, qui vise à faire fructifier les écrits hérités, y apparaît comme un procédé de valorisation, aussi bien économique que pratique : il s’agit d’accumuler les extraits les plus précieux, de les agencer pour les remettre en circulation, et ainsi promouvoir de nouveaux formats, plus adaptés à l’air du temps. Elle s’intéresse à ces objets scientifiques sous l’angle d’une « archéologie du bien culturel », entendue comme la prise en compte du processus de construction d’une « culture commune » intégrant des stratégies de valorisation des œuvres littéraires qui concourent à la sociabilité littéraire. Il s’agit d’examiner comment les écrits s’insèrent dans un marché de la culture, où l’œuvre littéraire circule, se monnaie, se consomme, et ainsi se transforme et se nourrit des interactions avec ses publics. Elle s’intéresse donc à des ouvrages le plus souvent collectifs, et/ou anonymes, qui mettent plus en avant l’abondance des ressources (« les meilleurs auteurs françoys de ce temps ») qu’un nom d’auteur singulier, qui servirait à garantir la qualité de l’ouvrage. Le projet « Les *Thresors* imprimés de la Renaissance, une vitrine éditoriale de la culture française ? », soutenu par l’IUF de 2015 à 2020, a notamment été l’occasion d’étudier les résonances de cette lecture sociétale du champ littéraire avec la réflexion sur les « communs culturels » qui se développe de nos jours dans la société civile dans la lignée du développement du régime juridique des « creative commons ». Les modes d’existence du texte numérique remettent en effet en tension l’identité et la propriété de l’œuvre « d’auteur », dans son instabilité et sa variabilité intrinsèques. Ces réflexions mettent en évidence des échos significatifs avec les dispositifs des premiers imprimés, en matière de remobilisation participative des expériences et des savoirs, d’accessibilité à des ressources, et, plus crucialement encore, en matière de mise en partage des biens intellectuels. Les projets numériques qu'elle développe visent à explorer, par la manipulation de contenus textuels et iconographiques, comment de nos jours l'ingénierie documentaire invite à réinterroger la portée éthique et esthétique de la construction de la culture, et notamment de la littérature, à travers ses modes de médiation. En tant qu’enseignante, son désir de rendre accessibles les littératures de la Première Modernité, est étroitement lié à cette question des communs culturels : comment ne pas réduire la notion de « bien » à sa définition bourdieusienne de « capital culturel », suivant un dualisme stigmatisant entre culture *mainstream* et culture des élites ? Comment redonner à la notion de « capital », entendu au sens que sous-entendent les « communs », sa valeur de « ressources », dont il faut activer ou réactiver la puissance épistémologique, esthétique et politique ?

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